Django est un esclave libéré qui sous la tutelle du docteur King Schultz, chasseur de primes allemand, devient lui aussi un chasseur de primes particulièrement dur à cuire et habile. Après avoir tué quelques criminels en fuite pour leur propre profit, ils partent à la recherche de Broomhilda, la femme de Django, afin de la libérer de Calvin Candie, un propriétaire terrien avide d'argent et l'un des plus puissants dirigeants de plantation du sud des Etats-Unis.
A la base c'est une histoire de vengeance légitime, pure et simple, et aucun visage pâle n'est épargné, même le bon Allemand qui facilite la transformation de cet esclave prêt à être revendu en un chasseur de prime. Django Unchained avec un 'D', est le dernier film fraîchement sorti au cinéma du scénariste/réalisateur Quentin Tarantino, et à bien des égards aussi son meilleur film avec Inglorious Basterds. Armé de sa nitro, ses ingrédients secrets et son bouquet d'acteurs aussi authentique qu'ils soient, on obtient un cocktail explosif ! Django Unchained s'appuie sur des dizaines de westerns classiques, certains d'entre eux sont américains, d'autres Italiens ou Allemands et comprend même une parodie très drôle du Ku Klux Klan. Tarantino a su redonner un nouveau style au Western Spaguetti et nous procure 2h45min de plaisir.
Le film a quand même suscité la controverse comme la plupart des films me diriez-vous... car non seulement son sujet est sensible, mais à cause de l'utilisation répétée du mot "nègre" tout au long du film. Le réalisateur Spike Lee, défenseur de longue date des droits civils a déclaré en Décembre dernier qu'il a boycotté le film pour le nombre de fois où le mot est entendu, en ajoutant sur sa page Twitter: "American Slavery Was Not A Sergio Leone Spaghetti Western. It Was A Holocaust. My Ancestors Are Slaves. Stolen From Africa. I Will Honor Them. " Jamie Foxxx n'a pas hésité à le répondre face à ses propos en le définissant d'irresponsable et d'ignorant.
A une époque où tant de nos films aspirent à être dans les mêmes registres habituels que l'on voit aujourd'hui, Django Unchained ose affronter le racisme comme une force puissante et une cible en mouvement, découvrant l'horreur et la comédie grotesque aussi dans les subtilités de l'étiquette des Sudistes Américains : prenons pour exemple la façon dont un propriétaire terrien blanc peut maintenir une maîtresse noire, ou sa tolérance face à la grogne d'un serviteur fidèle lors de la visite de ses invités... C'est peut-être le vrai sujet du film, quand vous arrivez au fond des choses: la vacuité de bonnes manières, et les limites de la tolérance.
Django Unchained est officiellement devenu le plus gros succès du cinéaste au pays de l'Oncle Sam, avec 130 millions de dollars de recette et 5 oscars dont celui du meilleur film, il a devancé son prédécesseur sans toute fois raflé les millions qu'il avait fait avec Pulp Fiction. Dans sa globalité, le film est une merveille, et toutes les ficelles utilisées par le réalisateur fonctionnent : on rit, on pleure, c'est trash, on est ravi du destin des méchants…c'est du Tanratino et il nous mène là où il veut qu'on aille et c’est ce qui fait son succès. On a cette petite étincelle dans les yeux qui nous ravive de l'intérieur rien qu'en le regardant, ce film est jouissif ! N'hésitez pas à le voir !
Avec : Jamie Foxx (Django), Christoph Waltz (Dr. King Schultz), Leonardo DiCaprio (Calvin Candie), Kerry Washington (Broomhilda), Samuel L. Jackson (Stephen), Don Johnson (Big Daddy), Walton Goggins (Billy Crash), Franco Nero (Bar Patron), etc...
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